Devenir initiateur GV … Ça, c’est fait !
Depuis le 24 Juillet, Alex et moi (Romain) sommes presque devenus initiateurs fédéral de grandes voies. Depuis la saison précédente le GEST a agrandit son terrain de jeu en intégrant la pratique de la grande voie à ses activités. Pour permettre à ses adhérents de pratiquer cette discipline en toute sécurité et en toute sérénité, il avait semblé important de valoriser les acquis de certains d’entre-nous par ce diplôme fédéral.
Je reviens sur le presque … hé oui, afin que le diplôme soit confirmé, il faut que nous organisions des sorties d’initiation et/ou de perfectionnement en grande voie dans le cadre des activités et des sorties de l’association. C’est pourquoi cette année, nous aurons quelques sorties GV officielles.
Voici quelques éléments du contenu de la formation
Ils ont tout pété
Les deux premier jours, les Formateurs (notez la majuscule) ont systématiquement détruit pierre par pierre tout ce que nous croyions savoir sur les grandes voies.
Et – Ça – Pique !
- Manip de relais … Détruite
- Installation de rappel … Détruite
- Descente en rappel … Détruite
Puis les Formateurs (affectueusement surnommés le Gang Des Chauves), ont proposé une reconstruction de toutes ces manips, ajouté quelques connaissances, et retours d’expérience sur une série de pratiques. De nombreuses questions troll ont même trouvé des réponses claires : machard ou français ? en haut ou en bas ? nœud d’arrêt sur chaque brin ou sur les deux brins réunis ? relais directionnel ou non ?
La préparation
Le deuxième point qui nous a tous frappé (c’est pas le poing de Philippe, hein, parce que c’est avec un T) c’est la préparation. Un des stagiaires a précisé très justement : « je ne savais pas que ça me manquait ».
La préparation jusque là pour la plupart d’entre nous c’était : « on va faire ça : 200m, 7 longueur, TD-, c’est beau, c’est cool, on part à 8h. OK les gars ? ».
C’est mortellement insuffisant !
En effet, la préparation permet d’arriver sereinement au pied de la voie, en connaissant la météo, les échappatoires et un timing prévisionnel. Les abandons aussi sont finement préparés, « Si je suis à ma deuxième échappatoire après 11H, j’abandonne ». Cette préparation devrait permettre d’éviter de tirer les rappels à la frontale, par exemple.
La préparation permet aussi de réfléchir aux risques de survenue d’événements non souhaités, de les lister et d’évaluer leurs conséquences. Ensuite pour chacun, trouver des solutions préventives (attacher ses chaussons pour prévenir le ‘risque perte de chaussons’) ou palliatives (prendre une polaire pour pallier au ‘risque de froid’).
Le débriefing
Le débriefing est capital aussi. Je n’en avait jamais fait non plus.
Quelles sont les erreurs commises, et comment améliorer le système la prochaine fois ? Quelles sont les éléments de préparation qui ont marché ? Pourquoi ai-je pris du retard ? Comment améliorer mon relais ? J’ai fait un sac de nœuds de la muerte, comment mieux m’y prendre ?
Répondre à toutes ces questions permet d’enrichir sa boite à outil afin de pouvoir réaliser des voies plus efficacement, ou d’envisager des projets plus complexes, plus engagés, ou plus ambitieux.
Les émotions
Les émotions sont capitales en escalade et ne peuvent ni ne doivent être ignorées. Les grimpeurs doivent rester dans la « zone de panique voluptueuse », avant on s’ennui, et après on panique.
Les émotions doivent être largement prise en compte a tout moment en particulier lors de la prise de décision. La peur ou l’euphorie d’un des grimpeurs peut orienter le groupe vers une mauvaise décision. Pourtant il est impossible d’en faire abstraction. Les partenaires doivent évaluer mutuellement leurs émotions en permanence afin de relativiser leurs états d’esprit et pondérer leurs décisions en conséquence. Facile à dire.
Le sujet est vaste et fascinant. Nous devons intégrer ça dans notre boite à outils. C’est obligatoire, mais c’est pas gagné. Je ne suis pas encore assez à l’aise avec le sujet pour en dire plus.
Trois sorties
Dans le cadre du stage trois sorties ont été réalisées. la première avec un binôme stagiaire ET un gage du style « GV sans descendeur »… Je vous laisse imaginer l’inconfort de toutes les situations entrevues.
Pour les deux suivantes, une grosse vingtaine de cobayes s’étaient portés volontaires pour être emmené en grande voie, pour de la découverte ou du perfectionnement. Chacune fût largement préparées dans les nouvelles règles de l’art. Tout s’est très bien passé. Grâce en particulier à une bonne préparation. Cette préparation était planifiée à une demi-journée … franchement c’était pas énorme et avec le recul il fallait pas moins.
Conclusion ?
Comme d’hab Romain t’as encore écrit un putain de roman.
Quoi dire de plus ? Franchement on ne résume pas une semaine aussi dense par une page sur un site. Il reste quelques sujets que je n’ai pas évoqués, mais je me garde quelques trucs pour vous tous lors des prochaines sorties (pédagogie, gestion des risques, différence entre risque et danger, les mouflages, les avantages relatifs du protocole et de l’adaptation, la dynamique de groupe, priorité à l’objectifs ou à l’horaire, la méthode 3×3 …).
Nous avons hâte de vous proposer de nouvelles sortie grandes voies, de vous transmettre nos nouvelles connaissances, afin de vous amener tous vers une autonomie maximale en grande voie.
Merci au GEST d’avoir financé cette formation, en particulier à Manu notre valeureux président.
Nous remercions vivement et chaleureusement le Gang Des Chauves : Philippe SEGRESTAN, Jean-Marc DUSSORT, et Daniel VALADOUX. Merci à tous les trois pour votre excellente prestation, pour le partage de votre immense expérience, de vos connaissances, de votre engagement dans la formation bénévole, et enfin pour l’énorme travail de préparation effectué pour cette formation.
J’ai jeté la boîte a outil, et j’ai acheté un camion.