Un billet par jour et par participant. Aujourd’hui, voici celui de l’organisation (ou du preneur d’otages).
Dans un passé fort fort lointain, j’ai souvenir d’avoir organisé un stage « d’escalade » où les maîtres mots seraient : épanouissement, dépassement, plaisir, amitié.
En définitive, j’ai plutôt le sentiment d’avoir participé à une prise d’otages où toutes les victimes auraient été atteintes du syndrome de Stockholm.
Ainsi, pour plaire à leur bourreau, s’en suit une escalade infernale durant laquelle même les grimpeurs les plus réservés en viennent à s’infliger des supplices de plus en plus cruels.
Un oeil extérieur aura pu observer un ensemble de comportements déviants automutilatoires tel :
– la tendance systématique d’un Apollon lumineux, pareil à une flamme tremblotante, à amortir chacune de ses chutes avec son (sublime) arrière train sur la paroi tout en effectuant un magnifique retournement histoire de tester son casque.
– la scarification méticuleuse d’un binôme de randonneurs consistant à traverser un massif de ronces et autres arbustes agressifs alors que le chemin dégagé est à côté.
– l’écartèlement collectif et satanique, calvaire infligé sous l’égide d’une gourou ostéopathe, un peu réservée mais redoutable, à un petit groupe d’irréductibles fous chaque soir.
– le martyre consistant à tenter de faire exploser son coeur dans un enchaînement effrénée d’exercices physiques dès le saut du lit – « réveil » musculaire paraît il.
Et tant d’autres, je passe sous silence la boulimie d’apéro, les crises de fou rire incontrôlables, la dépendance au hamac (au détriment de la grimpe), ou l’ascension de la voie « el viento loco », dont le nom résonne comme un avertissement, un jour de grand vent.
Pourquoi tout ça me direz-vous ? Il serait plus juste de savoir qui est donc ce tortionnaire machiavélique. Aujourd’hui encore le mystère reste entier. Gageons qu’un jour celui ci sera démasqué.