Ce fut un dimanche matin ensoleillé quand nous nous dirigeâmes vers le gymnase
Toussaint-Louverture à Tremblay-en-France dans le département Seine-Saint-Denis afin de
nous mesurer à des adversaires provenant de plusieurs associations d’escalade en région
Ile-de-France.
Oups, ça risque d’être trop long…
Compétition d’escalade à Tremblay. Pas de podiums pour les quatre participants de GEST. Fin.
Trop court maintenant ? Reprenons…
Le club d’escalade GTD (Grimpe Tremblay Dégaine) organisait donc une compétition comptant
pour le challenge Adulte FSGT Ile de France. La fédération FSGT (Fédération Sportive et
Gymnique du Travail) est une fédération multisport, et l’escalade est une de ses activités
sportives. Leur but n’est pas la compétition de haut niveau, mais de permettre à un maximum
de ses adhérents de découvrir des sports à moindre coût. Ca se voit déjà dans le prix de la
license qui est la moitié de ce qu’il faut payer à la FFME (Fédération Française Montagne
Escalade), qui utilise cet argent pour envoyer une poignée de sportifs de haut niveau et tout leur
entourage à l’autre bout de la terre au frais des licenciés qui veulent juste pratiquer un sport
pour le loisir en semaine après le travail, ou le weekend. Pas étonnant que GEST préfère
s’affilier à la FSGT au lieu de la FFME.
Je divague ?
Le format des compétitions FSGT est plutôt ludique. Au lieu d’imposer des voies de plus en plus
difficiles, laissant les moins forts à s’ennuyer au pied du mur après un premier tour éliminatoire,
le choix des voies d’escalade est libre pour tout le monde pendant toute la durée de la
compétition. Chaque voie vaut 1000 points, qui sont divisés par le nombre de grimpeurs qui
réussissent cette voie, peu importe sa difficulté. A la fin ça s’équilibre puisque plus le niveau de
la voie monte, moins il y a de réussite, donc plus ça rapporte de points. Petite astuce, il faut
faire des voies à cotation 6c ou 7a pour gagner beaucoup de points rapidement. Autre astuce,
plus réaliste, les voies faciles derrière les coins aux extrémités du mur, qu’une partie des
participants semble négliger, rapportent un petit plus de points. Râleurs s’abstenir, il n’y a pas
de points pour une voie “presque” réussie. Après avoir grimpé toute la voie en tête, Il faut
clipser la corde dans les deux mousquetons attachés à la chaîne en haut de la voie (le “relais”
en jargon) pour valider. Sinon, on redescend bredouille. Le jury est composé de … personne du
tout ! On écrit soi-même les voies que l’on a réussi sur une feuille. Les tricheurs devront se
justifier vis-a-vis de leur propre conscience. Le club organisateur à mis à disposition une (oui,
une seule) personne pour assurer … l’assurage si le nombre de participants s’avère impair
(c’était le cas). Pour les autres, les organisateurs désignent des binomes aléatoirement, peu
importe l’age ou femme/homme/fille/garçon. Ils font juste attention de mettre des grimpeurs de
plus ou moins le même niveau et poids ensemble. Mais surtout pas deux du même club,
puisque un des buts de ce format de compétition est d’encourager de nouvelles rencontres. Et
ça marche ! On se respecte, on se parle, on s’encourage dans tous les sens. On se sauve la vie
sans avoir besoin de cape de super-héro. Encore heureux qu’il y avait une bonne entente, avec 78 grimpeurs/assureurs, 1 grimpeur et 1 assureur, on était serré et on devait souvent patienter
pour qu’une voie se libère.
Quatre heures et demie plus tard, et on regrette de n’avoir pas pu essayer toutes les voies qui
sont dans ses cordes (enfin, à sa portée de mains et pieds puisqu’on a pas le droit de s’aider
avec la corde…). A une minute de la fin, avec mes dernières forces, sous les encouragements
de ma partenaire de cordée et quelques GESTiens, j’ai réussi une voie avec un gros surplomb,
en me disant que cette voie allait me rapporter beaucoup de points. Plus tard, j’allais apprendre
que beaucoup d’autres ont eu la même idée, mais au moment même, cette voie valait 1000
points pour ma fierté. Au même moment, Elisabeth terminait aussi en beauté avec un “vol” juste
avant d’atteindre le sommet : 0 points au tableau, mais 1000 points pour le style. Et elle en était
fière aussi.
Pour la cérémonie des podiums, les femmes/filles, qui représentaient 30%, étaient séparées
des hommes/garçons, dans des catégories d’âges jeunes (16 à 49), moins jeunes (50 à 64) et
encore moins jeunes (65+). Mais quand on regarde la liste des résultats toutes catégories
confondus, on voit que l’âge n’est qu’un nombre. Même un grimpeur de 77 ans !
Et franchement, à aucun moment les moins forts devaient se sentir faibles.
Un grand merci aux organisateurs du club GTD, ils ont vraiment rempli le cahier de charge !
Il y aura bientôt d’autres compétitions dans le même format :
- Samedi 11 mars: 4+ (Ivry)
- Samedi 18 mars: US Ivry
- Dimanche 26 mars: RSC Champigny
- Samedi 1 avril: ROC14 (Paris 14)
- Dimanche 16 avril: Chelles Grimpe
Pas besoin de stresser si on ne sait pas grimper des voies avec de gros dévers ou de
minuscules prises, juste une dose de bonne humeur et savoir grimper en tête des 5a par
exemple, et savoir assurer un grimpeur en tête. Nous restons à l’affût pour l’ouverture des
inscriptions.
Vous avez déjà lu le spoiler en début de cet article, mais les quatre participants de GEST,
Elisabeth, Morgane, Tristan et moi, n’ont pas pu monter sur le podium. Nous sommes
terriblement dévastés, mais nous survivrons grâce à votre soutien quand on se reverra au
GEST (note de la rédaction : après l’écriture de cet article, les intéressées se sont tous déjà
rétablis et ils confirment qu’ils ont bien aimé ce format de compétition et qu’ils ont bien grimpé
chacun à leur niveau et tout ça dans une excellente ambiance).
Compte-rendu du club organisateur : https://site2020.grimpe-tremblay-degaine.fr/2023/02/13/resultats-et-compte-rendu-du-contest-gtd/
Pour les statisticiens et autres stalkers, les résultats en détail via ce lien : https://skala3ma.com/competitionResults/41073c97ddf44b118326f2d26a0a126b
Marc