Cet article vous est proposé par JJ. Qu’on me dise qu’il n’a pas l’âme d’un poète !
L’escalade c’est parfois la collision d’un concours de circonstances et d’une volonté. Et Romain vous le dira : « Là où il y a une volonté, il y a un chemin ». Et ce grimpeur-là la volonté il l’a, restait donc l’opportunité.
On ne sait plus trop comment c’est arrivé sur le tapis du mur de Saint Thibault mais des n° de portables se sont échangés comme on le fait souvent. Et même pas deux jours après, un samedi, il se retrouve embarqué direction les Fauvettes pour une première découverte de la vie du dehors, celle où les prises ne sont pas en couleur, celle où on peut mettre les pieds partout (mais ça ne tient pas partout), celle où la corde part du bas et les dégaines du baudrier…Tiens à ce propos il l’achètera quelques jours après son premier baudrier…
Mais il n’y a pas que 35 m de verticalité déroutante et 11 piliers dans la vie…. Et donc le lendemain, un dimanche, ce sera le baptême bleausard sur l’orange du 95.2 avec les conseils avisés de Romain et avec son pote de cordée le K. et là ce sera la révélation : l’apprentissage du geste juste, de la précision digne d’un sniper, de la pose de pied millimétrée.
Le jour suivant, il est libre ce grimpeur gâté. Qu’à cela ne tienne, on retourne à Bleau sur un autre circuit. On est en mai, début mai exactement on ne peut plus l’arrêter dans sa soif de découvertes et d’apprentissage. Les circuits orange et jaune s’enchaînent et on arrive à fin mai. Deux circuits bleus coup sur coup à Beauvais Hameau et Apremont Dames. Ses partenaires l’accompagnent dans l’effort, il apprend ; on le motive, il persévère ; on lui donne des conseils, il les intériorise…
Pour se changer les idées il ira traîner ses chaussons à Saint Vaast ; les manips de cordes c’est déjà réglé depuis le viaduc mais la verticalité est toujours là. Mais Saint Vaast c’est exigeant (même pour M. les 6a, sans parler des 6b et des 6c, ça se mérite) et pourtant il remet ça tellement il a soif d’apprendre.
On le verra aussi à Vertus avec les M&M découvrir un autre caillou et un nouveau style de grimpe.
On est déjà (à peine) début juin et puis Bleau encore et toujours, de l’orange de Drei Zinnen on passe au Bleu de la Roche aux sabots (un circuit de référence diront certains) : quand M. randonne, il apprend la légèreté, l’équilibre subtil, la grâce et l élégance.
Le week end en falaise à Saulges (merci Romain) permet de mettre en application toutes les connaissances acquises dans le laboratoire Bleausard et son monde s’agrandit de gens, d’espace(s).
Début juillet, c’est : « demain dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne… » les premiers blocs d’un circuit D+. Cornebiche : c’est loin du parking, c’est austère mais c’est beau. Les 20 premiers n° ayant vu mourir M. et C. (celui de l’échelle) une autre fois, les n° suivants tomberont dans l’escarcelle de notre aventurier avant que la pluie (perfide ennemie) ne nous contraigne à une retraite digne mais rapide sous le couvert de fougères.
Enfin, le 03 juillet, Il sera face à un monument, non, pas un, mais deux monuments : son premier circuit rouge TD avec un des maîtres des lieux. Le Rouge TD du 91.1 avec L.
Le reste n’est pas écrit il suffit de savoir que « la douleur est temporaire, la gloire, elle, est éternelle ». Et il y a tant de circuits à Bleau à découvrir… La collision du début a percuté de plein fouet un grimpeur arrivé en novembre parmi nous. Il ne s’en remettra jamais complètement.
Suite à ce poste, j’ai été obligé d’ajouter un tag poésie.
Les nom à initiales ont sans doute été reconnus pour la plupart …. Mais bizarrement, moi je suis cité en entier. Quoi que ca veuille dire.
Toujours est-il que les anciens disciples M et moi-même, n’avons jamais eu de post sur le site. Je pense parler en notre nom à tous les deux en disant que nous sommes carrément (circuit) rouge de jalousie.