Les manips - sommaire

 

 

Assurer

Contrairement à l'image d'Epinal, le grimpeur n'est pas un solitaire, l'escalade est un sport ou il faut être deux pour savourer cette activité.
Un grimpeur bien sûr et un assureur. Celui-ci a un rôle essentiel puisqu'il est responsable de la sécurité du grimpeur qui devra avoir toute confiance en lui.

L'assurage

Sur l'animation ci-contre sont les mouvements sont ceux d'un droitier. Pour un gaucher il faut évidemment inverser les positions. 

Quel que soit le système d'assurage utilisé (Huit, Plaquette, Reverso, Tube, Noeud de demi cabestan, ...) la séquence de mouvement reste identique.

  • C'est la position de départ. main gauche en haut, main droite en bas
  1. Premier mouvement, la main gauche avale la corde en tirant vers le bas et la droite en tirant vers le haut.
    Attention dans cette position le freinage est réduit.
  2. Dès que l'on a avalé la main droite redescend vers le bas.
    Dans cette position le freinage est maxi
  3. La main gauche redescend au dessus de la droite pour préparer un changement de main. En effet il ne faut en aucun cas lâcher le brin inférieur.
  4. La main droite saisit la corde au plus près du descendeur.
  5. On revient à la position de départ.

animation Flash, cliquer sur l'image
pour obtenir les différentes phases

 

La parade

C'est une action préventive, réalisé au pied de la voie. L’assureur doit parer le grimpeur de tête tant que celui ci n'a pas mousquetonné la première dégaine.

L'assureur, bras tendus, place ses mains à la taille du grimpeur, sans le toucher, puis suit ses premières évolutions.

A la moindre perception d'un départ en chute, il se positionne de manière à le saisir pour accompagner et amortir la réception au sol du grimpeur.

Il peut également essayer de plaquer le grimpeur sur la paroi pour lui permettre de retrouver son équilibre et de saisir de nouvelles prises

Cette technique de sécurité est employée en escalade de blocs

Quelques autres conseils utiles :

  • Avant de grimper :
    • Vérifiez que votre assureur à bien installé son système de freinage, (huit, resverso, tube,...)
    • Que le mousqueton de liaison du système de freinage au baudrier est bien positionné et verrouillé
    • Que votre assureur est bien " avec vous" , un assureur distrait est plus un danger qu'une assurance
  • Avant d'assurer :
    • Que le nœud d'encordement de votre grimpeur est bien réalisé et serré.
    • Que son baudrier est correctement mis.
    • Qu'il emporte avec lui suffisamment de matériel (dégaine, longe,...) pour la voie.
  • Pendant l'escalade
    • Le grimpeur et l'assureur doivent communiquer d'une façon claire et précise les termes " Sec" , " Mou" , Vacher" ,... (voir lexique) doivent être transmis et immédiatement compris par les deux.
  • Plus le grimpeur de tête est près du sol, plus il convient d'être attentif, particulièrement tant que la deuxième dégaine n'est pas mise en place.
    Dans ce cas le grimpeur peut être confronté à un retour au sol très brutal et violent, cette situation très dangereuse peut se produire lorsque que l'assureur donne du mou sur la corde pour que le grimpeur mousquetonne le second point.
    L'assureur à ce moment doit être très vigilant et doit pouvoir donner ou reprendre rapidement du mou sur la corde.
  • L'assureur doit être bien installé en sécurité hors de la trajectoire éventuelle d'une chute du grimpeur. Il est ainsi à l'abri de chutes de pierres potentielles (porter un casque en extérieur).
    Il peut être vaché à la paroi s'il y a un risque qu'il tombe.
  • Pour assurer avec un maximum d'efficacité, il est nécessaire de se tenir au pied de la paroi et non pas trop reculé par rapport à celle-ci.
  • Ne pas surestimer le fonctionnement des dispositifs assureurs et sa propre résistance, enrayer la chute d'un grimpeur n'est possible qu'à son origine. Une fois le vol bien entamé, la corde file, on se brûle la ou les mains et malgré toute sa bonne volonté on lâche la corde.
  • Il ne faut jamais, au grand jamais, lâcher le bon brin de corde celui qui se trouve sous l'appareil d'assurage (brin opposé au brin du grimpeur). Une fraction de seconde suffirait pour ne plus arrêter le grimpeur s'il chute.


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Le mousquetonnage

Élément primordial de la grimpe en tête une dégaine est constituée de deux mousquetons simples (sans verrouillage) reliés par une sangle cousue.

Dans la majorité des cas, les deux mousquetons sont différents, le premier avec le doigt rectiligne est destiné à être relié au point d'ancrage, le deuxième présente un doigt courbé, usiné avec des arêtes plus douces, de manière à ne pas blesser la corde et pour faciliter son passage.

Bien mousquetonner ne s'improvise pas, ça s'apprend. C'est une opération délicate pour le débutant.
En fait, la difficulté vient surtout de l'émotion provoquée par le risque pris à grimper en tête.

La technique est pourtant simple. Avec la pratique, vous ne réfléchissez plus. Il faut toutefois veiller au sens de passage de la corde

Pour mousquetonner, il faut lâcher une main... Vous devez dans ce cas trouver une position adaptée et équilibrée, n'hésitez pas à faire un ou deux mouvements de plus pour atteindre une prise de main et/ou affiner vos placements de pieds.
Les ancrages sont souvent placés de manière à être mousquetonnés en les ayant à une hauteur situé entre les épaules et les yeux.

En fonction de la main disponible et du sens dans lequel est placé le mousqueton, deux techniques sont conseillées

1. - Soit maintenir le mousqueton avec le majeur et passer la corde avec le pouce et l'index.

2. - Soit maintenir le mousqueton avec le pouce et passer la corde avec le majeur et l'index.

REGLE ABSOLUE :

  • La corde doit TOUJOURS monter contre la paroi et sortir par le devant du mousqueton pour aller à l'encordement du grimpeur.

Exemple :

Si la corde monte a l'extérieur et sort contre la paroi, dans le cas d'une chute, il est fort probable que, entrainé par le grimpeur, la corde appuie sur le doigt du mousqueton et libère la corde.
Imaginez si vous ête à 35 mètres du sol et que l'ensemble de vos dégaines soient dans ce cas !

1

2

3

La corde monte contre la paroi et sort par l'avant du mousqueton,

pas de risque la dégaine reste fermée.

1

2

  • Le doigt du mousqueton doit TOUJOURS être orienté du côté opposé de la direction que prend le grimpeur. En effet, si le doigt est placé dans la même direction que celle du grimpeur, le risque de décrochage au moment de la chute est favorisé

  • Le doigt du mousqueton doit TOUJOURS être opposé au rocher, dans le cas contraire le relief du rocher repousse le doigt du mousqueton.
    Si un choc violent se produit au moment où le doigt est ouvert, le risque de rupture du mousqueton n'est pas à sous-estimer (voir Les mousquetons)

 

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Le relais

Lors de voies de plusieurs longueurs et lorsque la longueur de corde n'est pas suffisante pour continuer à progresser, le grimpeur doit réaliser un relais afin de faire monter son second pour pouvoir recommencer à grimper comme s'il partait du sol.

 

Relais simple sur chaîne

  Les relais en falaise peuvent être équipés différemment, le grimpeur pourra trouver deux points d'ancrage (plaquette ou scellement) reliés entre eux par une chaîne ou un anneau de corde. Parfois l'équipement est plus restreint. En effet, il peut aussi bien y avoir deux points d'ancrage (pitons, plaquettes,...) non reliés entre eux.

Dans ce cas il faut trouver le moyen de coupler le point principal à un autre point complémentaire, tous ces ancrages admettent l'introduction d'un mousqueton. Le couplage se réalise en utilisant des mousquetons de sécurité à vis et le tout relié par des anneaux de sangle ou de corde (voir relais sur sangle et relais non couplé ci-dessous).

Installation d'un relais couplé

Arrivé au relais, le grimpeur de tête doit installer ce dernier pour permettre à son second de le rejoindre.

Pour cela, il faut suivre les étapes suivantes :

  1. Installer un mousqueton à vis sur le point d'ancrage le plus bas.
  2. Se vacher avec sa corde sur ce mousqueton avec un noeud de blocage, cabestan de préférence.
  3. Placer une dégaine sur le point d'ancrage supérieur
  4. Placer le système d'assurage du second (demi cabestan, Huit, New Alp,...)
  5. Insérer la corde dans le mousqueton inférieur de la dégaine
  6. Assurer la montée de son second

Installation d'un relais non couplé

Arrivé au relais, le grimpeur de tête doit installer ce dernier pour permettre à son second de le rejoindre.

Pour cela, il faut suivre les étapes suivantes :

  1. Installer un mousqueton à vis sur le point d'ancrage le plus bas.
  2. Se vacher avec sa corde sur ce mousqueton avec un noeud de blocage, cabestan de préférence.
  3. Placer une dégaine sur le point d'ancrage supérieur
  4. Insérer la corde dans le mousqueton supérieur de la dégaine et y faire un autre noeud de cabestan ou de queue de vache. Il ne doit pas y avoir trop de mou entre ces deux noeuds puisque c'est cette section qui couple les deux points d'ancrage
  5. Placer le système d'assurage du second (demi cabestan, Huit, New Alp, cabestan,...)
  6. Insérer la corde d'assurage dans le mousqueton inférieur de la dégaine
  7. Assurer la montée de son second

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Réalisation du couplage (2 points) :

  1. Placer un mousqueton à vis dans chacun des deux points d'ancrage.
  2. Mousquetonner une sangle ou un anneau de corde dans ces deux mousquetons à vis (sans qu'il y est de boucle ou de croisement de corde)
  3. Former une boucle au milieu de la sangle en effectuant un demi-tour avec l'un des deux brins de la sangle (ou de l'anneau de corde).
  4. Placer le mousqueton de renvoi.

A partir de ce point l'on peut assurer son second

  1. Placer le système d'assurage du second (Huit, New Alp, Reverso,...)
  2. Insérer la corde d'assurage dans le mousqueton de renvoi.
  3. Assurer l’escalade de son second

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Le rappel

Si le but de tout grimpeur est d'atteindre le haut de la voie, il faut bien qu'il redescende tôt ou tard. Les sentiers de descente ne sont pas toujours présents. Pas de problème le rappel existe.

Le rappel est utilisé pour descendre rapidement, en autonomie une voie en une ou plusieurs fois.

Pour cela on utilise une corde à simple ou à double, appelée corde de rappel. Un descendeur fixé sur la corde permet de régler la vitesse de la descente. Il est impératif d'ajouter sur la corde de descente un système autobloquant qui devra pallier aux éventuelles défaillances du grimpeur, du descendeur ou de l'environnement.

Nous allons parler uniquement de rappel de base avec auto assurage (le plus courant), il existe d'autres techniques et procédures que nous aborderons ultérieurement.

Toute la sécurité du rappel dépend :

  • De l'état et de la résistance mécanique des éléments employés.
  • Du niveau de connaissance et de savoir-faire du grimpeur.
  • Des risques liés à l'état de la paroi et de l'environnement

Chronologie du rappel (sur corde double) :

  • Contrôler l'état du relais
  • Assurer, au relais sa propre sécurité en se " vachant"
  • Petite sécurité avant de vous décorder : Installez une dégaine sur le relais puis prenez 2 bons mètres sur un brin de corde et effectuez un cabestan sur la dégaine
  • Passez un brin libre de la corde de descente dans le maillon a vis le plus bas du relais (et surtout pas dans la chaîne ou dans un spit).
  • Faîtes un noeud simple à chaque extrémité de la corde (en cas de chute ce sera votre seul espoir de ne pas faire du rappel sans corde)
  • Retirez votre cabestan et reprenez votre dégaine
  • Installer la corde de rappel sur le relais en veillant à égaliser les deux brins, le milieu est généralement matérialisé par un changement de couleur
  • Puis faites filer les deux bouts de cordes en même temps. .
    Si la voie est droite et dégagée de tout arbres, rochers proéminent pouvant entraver la libre descente de la corde, laisser la filer, sinon effectuez des boucles que vous jetterez bien loin devant une fois que tout est lové
  • Placer le descendeur (huit ou autres) sur les deux brins de la corde de rappel.
  • Placer l'autobloquant (noeud ou mécanique) sur les deux brins de la corde de rappel.
    (voir Le noeud autobloquant Français)
  • Vérifier scrupuleusement les actions précédentes
  • En bloquant le descendeur, se devacher.
  • Gérer le départ puis commencer doucement la descente,
  • La position pour descendre, une main (gauche pour les droitiers) sur l’autobloquant pour le faire coulisser et l’autre (La droite pour les droitiers) sur la partie de la corde en aval du descendeur pour contrôler la descente.
  • Une fois le rappel réalisé, s'auto assurer à nouveau s'il y a lieu (relais intermédiaire).
  • Retirer les noeuds simples en bout de corde
  • Rappeler la corde le plus rapidement possible, en effet le huit a chauffé et plus vous attendez plus vous risquez de brûler votre corde.

  Le matériel exigé pour la descente en rappel sur un relais équipé comprend :

  • Une corde de rappel (si possible une corde bicolore de 90 ou 100 mètres 2 brins séparés de 50 mètres et de couleurs distinctes).
  • Un système de frein : descendeur en huit, tube,...
  • Deux vaches ou longes pour s'auto assurer au relais
  • Une cordelette de 7 mm permettant de réaliser un noeud autobloquant ou un système mécanique autobloquant,
  • Deux mousquetons à vis,
  • Pour les grands rappels, une paire de gants peut être utile afin d'éviter de se brûler les doigts et de lâcher ainsi la corde,
  • matériel de " secours" : de la sangle et un couteau, quelques maillons rapides (fréquents) et quelques pitons (très rarement),
  • matériel de réchappe : un deuxième système autobloquant et une sangle.

  Lors de l'installation du rappel, il faut faire très attention à ne pas perdre son descendeur (voir manoeuvre de huit imperdable). De plus, il faut faire attention à ne pas oublier le noeud au bout du rappel et le côté à rappeler si c'est un rappel rabouté. Un mousqueton libre sur le brin à rappeler est très utile pour le repérer une fois arrivé au relais

 

Attention :

  • La corde doit avoir une longueur supérieure au double de la voie ou de l'escape séparant les relais.
  • Lors de la mise en place, il est nécessaire de se désencorder. La plus grande prudence s'impose vérifiez attentivement que vous êtes bien auto assuré au relais (pose d'une ou de deux vaches ou longes)
  • Il ne faut jamais passer deux cordes de descente dans le même anneau, le rappel de l'une brûlerait l'autre
  • La descente en rappel paraît facile pourtant la plupart des accidents se produisent à se moment là. Il faut donc faire très attention à ne pas oublier les noeuds d'auto assurance comme le nœud français
 

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La moulinette

La moulinette est une technique permettant d'assurer le grimpeur du bas par l'intermédiaire du relais.

Cette opération peut être effectuée lorsque le grimpeur a fini de gravir sa voie en tête et souhaite se faire descendre en moulinette, ou bien pour assurer une personne en second (en moulinette) depuis le bas.

  • Pour la descente, c'est une technique facile, rapide et sure évitant les manipulations complexes pour les grimpeurs débutants de corde que nécessite le rappel.
  • Pour l'ascension, elle peut être une façon de s'initier ou de travailler sa technique ou d'essayer un passage de voie d'un niveau supérieur au sien.
    Pour cela, un grimpeur a déjà posé la corde et le second va monter assuré par l'intermédiaire du relais s'il y a lieu démousquetonnera les dégaines au fur et à mesure de son ascension.

Installer une moulinette sur relais à chaîne relié

Cette manipulation consiste à installer la corde dans le maillon rapide du relais et descendre sans laisser de matériel en haut de la voie.

1. En restant encordé (méthode préférable)

  • Se vacher au relais par une dégaine ou mieux une sangle (longe, vache)
  • On passe une boucle de corde dans le maillon rapide (maillon inférieur) de la chaîne
  • On fait un nœud huit que l'on accroche par un mousqueton à vis sur le baudrier
  • On défait le nœud d'encordement.
  • On s'assure que l'assureur est prêt pour la manœuvre de descente
  • On se dévache
  • On entame la descente et on récupère les dégaines.

2. En se désencordant

  • Se vacher au relais
  • On prend un morceau de corde et on l'accroche par un nœud simple au relais pour éviter de la lâcher et donc de la perdre
  • On défait son nœud d'encordement.
  • On passe le bout de la corde dans le maillon rapide (maillon inférieur) de la chaîne
  • On refait son nœud d'encordement sur le baudrier.
  • On retire le nœud sécurité de la corde sur le relais
  • On s'assure que l'assureur est prêt pour la manœuvre de descente
  • On se dévache
  • On entame la descente et on récupère les dégaines.

Installer une moulinette sur relais sans chaîne (2 points d'ancrages)

Cette manipulation consiste à installer un couplage sur un relais sans chaîne puis à installer la corde dans le mousqueton du couplage puis descendre en laissant du matériel en haut de la voie.

  • Se vacher au relais sur le point d'ancrage supérieur
  • Réaliser un couplage entre les deux points d'ancrages à l'aide d'une corde ou d'une longe comme défini au chapître Le rappel Réalisation du couplage
  • On passe une boucle de corde dans le mousqueton à vis de renvoi du relais
  • On verrouille le mousqueton à vis
  • On s'assure que l'assureur est prêt pour la manœuvre de descente
  • On se dévache
  • On entame la descente et on récupère les dégaines.

Récupération des dégaines

Si la voie est déversante ou en traversée, la récupération des dégaines peut devenir difficile.
Dans ce cas le grimpeur doit se mettre en téléphérique sur la corde. Pour se faire, avant de quitter le relais, il met une dégaine sur le pontet de son harnais qu'il relie à la corde passant dans les dégaines. Ainsi, il restera près de la paroi et pourra récupérer les dégaines au fur et à mesure sans avoir à penduler.

La dernière dégaine demande plus d'attention que les autres. Elle libère le grimpeur dans un pendule dont l'ampleur et la conséquence peuvent présenter des risques.
L'assureur doit se préparer à retenir puis à lâcher progressivement la corde au moment ou le grimpeur démousquetonne la dégaine de l'ancrage

 

 

Lors de la descente du grimpeur

L'assureur descend le grimpeur en laissant coulisser la corde dans son système de frein. Il doit surveiller le bout de la corde (voir chapitre L'assurage.)

Assurer un grimpeur en moulinette

La manœuvre est similaire à un assurage de grimpeur en tête, sauf que la manipulation est bien plus rassurante et confortable pour le grimpeur (plus d'appréhension de la chute, pas de chute de facteur 2). Par contre la vigilance de l'assureur doit rester totale (voir chapitre L'assurage.)

  • L'assureur est en bas et assure son collègue avec un système de frein.
  • Il avale le mou au fur et à mesure de l'ascension du grimpeur.
  • Quand le grimpeur est en haut, il prévient l'assureur de son arrivé, puis de son désir de commencer la descente.
  • Il s'assoit dans son baudrier et est redescendu par l'assureur qui laisse coulisser la corde dans son système de frein.

Attention :

Même si l'assurage en moulinette est plus rassurant pour le grimpeur, il peut être dangereux si l'assureur n'est pas attentif. Pour éviter tout problème, il faut que :

  • La longueur de la corde doit être au minimum égale au double de la longueur de voie.
  • L'assureur ne quitte pas le grimpeur des yeux pour éviter toute surprise.
  • On peut faire un noeud au bout de la corde, au cas où elle serait trop courte.
  • Il convient de faire attention aux différences de poids. Un assureur plus léger a tendance à monter lorsque le grimpeur s'assoit dans son baudrier ou en cas de chute. S'il est trop loin du rocher, il peut alors revenir violemment contre la paroi.
  • S'il s'agit de débutants, l'encadrant peut, une fois que le grimpeur est monté de 2/3 mètres, réaliser un nœud de huit juste derrière le système de frein. Si par erreur, l'assureur venait à lâcher la corde, le grimpeur serait retenu avant de toucher le sol.
  • Une fois arrivé en haut, le grimpeur s'assure que l'assureur est prêt à le prendre avant de s'asseoir dans son baudrier.
  • La moulinette doit toujours être réalisée sur un maillon (mousqueton) relié à deux points par une chaîne, une corde, ou une sangle.
    Ne jamais placer une moulinette sur une sangle, une corde ou directement sur la chaîne.
    Ne jamais placer une moulinette directement dans un amarrage (broche, plaquette, tige, ...).
  • La corde ne doit pas frotter (usure, risque de coincement ou de rupture) excessivement contre la paroi ou autres aspérités du rocher.
 

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Grimper en tête

Contrairement à l'escalade en salle (SAE), où on grimpe le plus souvent en moulinette, en falaise le premier grimpeur grimpe en tête en étant assuré du bas. L'escalade en tête est en quelque sorte un accomplissement et un départ dans la pratique de l'escalade.

Accomplissement, car il s'agit de dépasser ses craintes et la barrière psychologique de l'acceptation de la chute. Pour un certain nombre de pratiquants, passer en tête demande plusieurs semaines, voire même plusieurs mois de pratique.
Un départ, car l'escalade en tête permet au grimpeur d'acquérir son autonomie, voir d'encadrer d'autres personnes.

La préparation, l'encordement et l'assurance

En salle les dégaines (sauf la première) et le point de moulinette-relais sont généralement déjà en place et il ne faut emporter que peu de matériel (une, deux dégaines et un sangle avec mousqueton à vis). Il en est autrement en milieu naturel.

Au départ d'une voie équipée (en falaise), il convient de bien préparer la longueur que l'on a à gravir. Combien de dégaines ai-je besoin ? Dois-je prendre une ou plusieurs sangles, des mousquetons à vis, etc. ? Le grimpeur peut relire le topo de la voie mais aussi s'éloigner du pied de la paroi pour anticiper les passages, compter le nombre de points, etc.

Le premier s'encorde et peut encorder le second, s'il s'agit d'effectuer une voie de plusieurs longueurs. Les deux compagnons de cordée peuvent vérifier mutuellement si le baudrier et le noeud de chacun sont bien effectués.

L'assureur doit être bien installé et en sécurité. Il est ainsi à l'abri de chutes de pierres potentielles et porte un casque. Il peut être vaché à la paroi s'il y a un risque qu'il tombe. Il utilise un système de frein adapté à la situation et à la corde utilisée.

Consignes avant de partir :

  • Il faut porter le casque au pied de la voie. Les cailloux tombent toujours en bas ! Si la voie est fréquentée par d'autres grimpeurs, il faut se méfier encore plus et ne pas hésiter à se déplacer par rapport à leur verticale.
  • Il ne faut jamais, au grand jamais, lâcher la corde sous le huit (ou les autres descendeurs). Une fraction de seconde suffirait pour ne plus arrêter le grimpeur de tête s'il chute.
  • Il faut vérifier 2 fois ses manoeuvres de corde
  • Il faut vérifier l'équipement de son copain, et vice et versa
  • Durant l'escalade il faut faire attention de ne rien faire tomber.

Les risques de retour au sol

Au départ de la voie, l'assureur doit parer le premier de cordée. Si ce dernier venait à chuter l'assureur amortit sa chute avec ses bras.
L'assureur doit être particulièrement attentif entre le premier et le deuxième point, le grimpeur de tête peut être confronté à un retour au sol très brutal.
C'est une situation très dangereuse qui peut notamment se produire lorsque le grimpeur de tête prend du mou sur la corde pour mousquetonner le deuxième ou troisième point. L'assureur doit à ce niveau être très vigilant. Il doit pouvoir à tout moment donner ou reprendre rapidement du mou sur la corde.

L'escalade et la pause des dégaines

Au fur et à mesure qu'il progresse, le grimpeur doit anticiper la longueur dans laquelle il se trouve. Il mousquetonne (voir chapitre Le mousquetonnage) les points au niveau de bonnes prises et de préférence bras tendu. Il faut en en profiter pour délayer ses bras.

L'arrivée au relais ou a la fin de la voie

Arrivée au relais, le grimpeur de tête s'auto assure immédiatement par une vache ou grâce à un nœud cabestan sur une dégaine installée sur un ancrage du relais, puis seulement après il installe son relais. Il convient de veiller à procéder ainsi afin d'éviter, par une perte d'équilibre de chuter une fois le relais atteint ou la voie finie.

 

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Le huit imperdable

Rien de plus ennuyeux lorsqu'on est au relais de se retrouver sans descendeur en huit parce qu'on l'a laissé tombé. Non seulement on passe pour un maladroit, mais sourtout cela peut être très dangereux pour les grimpeurs et les assureurs en aval de votre position.

En plus cela a un coût cars même si on connaît le noeud de demi cabestan, il va falloir investir à nouveau.

Dans le cas d'une chute de matériel, il est très fortement recommandé de le remplacer car sa solidité peut être altérée par des microfissures dues au choc.

La manipulation :

Le descendeur en huit est relié au mousqueton par son gros trou.

  1. Sans l'enlever du porte matériel on passe la corde dans le gros trou du huit (figure 1/4).
  2. Puis on passe la ganse de corde derrière la petite boucle du huit (figure 2/4).
  3. Ensuite on enlève le descendeur en huit du mousqueton. (figure 3/4)
  4. Enfin on installe le huit par le petit trou sur le mousqueton du baudrier. (figure 4/4)

En procédant de la sorte à aucun moment l'on encourt le risque de laisser tomber le descendeur.

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